Le Premier Noël de Yogi

Le refuge de Jellystone s’apprête à célébrer son dernier réveillon de Noël. Faisant face à des difficultés financières, la propriétaire des lieux, Mme Sophie Trucmachin, envisage de vendre. Alors que celle-ci va passer les fêtes au refuge accompagnée de son neveu, l’affreux Jojo, tout le monde se mobilise pour faire en sorte que le séjour se déroule dans les meilleures conditions en espérant dissuader la maîtresse de vendre. C’était sans compter sur l’ours Yogi, tiré de son hibernation par les chants de Noël des invités, qui va d’abord ficher la pagaille avant de s’attirer les bonnes grâces de Mme Trucmachin par de multiples concours de circonstances. Au fil de ses promotions à divers postes, le plantigrade va sans le savoir faire échouer les plans de Herman l’Ermite qui s’est juré de saccager les fêtes de Noël, sachant que l’affreux Jojo, devenu jaloux de Yogi, va également s’en mêler…

Personnage-phare des studios Hanna-Barbera, Yogi l’Ours aura connu plusieurs déclinaisons tout au long de sa carrière, dont un long-métrage pour le cinéma. En 1979, il fait sa première incursion dans un programme saisonnier avec Le Premier Noël de Casper où le gentil fantôme créé par Seymour Reit et Joe Oriolo croise divers personnages de chez Hanna-Barbera… dont l’ours gourmand de Jellystone. À la suite de ce succès, le studio produit l’année suivante Le Premier Noël de Yogi basé sur le même modèle, en réunissant le duo Jappy et Pappy Toutou, Roquet Belles Oreilles et Alcibiade aux côtés de Yogi, Boo-Boo et le Ranger Smith. À ce casting s’ajoutent d’autres personnages créés spécifiquement pour ce scénario inédit.

Les ambitions du studio sont élevées avec ce téléfilm qui passe des 30 minutes habituelles de ce type de production à un véritable long-métrage de 99 minutes. Pour autant, le résultat repose sur une structure narrative proche de la compilation d’épisodes liés par un fil conducteur que par une intrigue de film aux enjeux cumulés. Le téléspectateur reste donc en terrain connu, avec les jeux de mots et gags bon enfant qui caractérisent les productions Hanna-Barbera. À cela s’ajoute le plaisir de retrouver en un seul film des personnages issus de différentes séries et un casting vocal réussi : Roger Carel reprend ainsi des années plus tard les rôles de Pappy Toutou et de Roquet Belles Oreilles, de même que Guy Pierault sur Jappy Toutou. Francis Lax qui avait doublé Alcibiade dans Le Premier Noël de Casper reprend le personnage mais en lui donnant une voix différente et avec des dialogues tenant compte pour la seule et unique fois de son tic verbal en version originale (où le puma rose finit souvent ses phrases par "even", ici traduit en "même"). On retrouve également d’autres voix iconiques comme Jackie Berger dans le rôle de l’affreux Jojo, Jacques Ciron pour le distingué M. Grandchic ou encore Philippe Dumat qui, après Satanas et Gargamel, interprète un nouveau méchant chez Hanna-Barbera avec Herman l’Ermite ; cette familiarité confine d’autant plus au recyclage que ce méchant inédit interprète une chanson de Gargamel (issue de l’épisode Le Schtroumpf Docteur).

Avec ses personnages sympathiques et ses chansons aimables (La saison de Noël, Un brin de gui), Le Premier Noël de Yogi se pose en bon représentant du divertissement animé à l’ancienne. L’expérience autour du personnage sera par ailleurs renouvelée en 1982 avec Yogi et le grand gala de Noël, dans le format plus conventionnel de 24 minutes.