Fiche technique
Nom original | Heavy Traffic |
Origine | Etats Unis |
Année de production | 1973 |
Production | Krantz Animation |
Durée | 80 minutes |
Auteur | Ralph Bakshi |
Réalisation | Ralph Bakshi |
Production | Steve Krantz, Samuel Z. Arkoff, Mark L. Rosen |
Scénarii | Ralph Bakshi |
Animation | Bob Bransford, Ed DeMattia, Milt Gray, Volus Jones, Bob Maxfield, Manny Perez, Tom Ray, Lloyd Vaughan, Carlo Vinci, John Walker, Bob Bemiller, Irven Spence, Manny Gould, Barney Posner, Fred Hellmich, Nick Tafuri, Martin Taras, Dave Tendlar, Alex Ignatiev |
Chara-Design | Ralph Bakshi |
Direction artistique | Ralph Bakshi |
Décors | John Vita, Ralph Bakshi, Ira Turek, William Butler |
Musiques | Ray Shanklin, Ed Bogas |
Adaptation française | Eric Kahane |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 16 janvier 1974 |
Synopsis
Michael, dessinateur de comics underground, joue au flipper dans une salle d’arcade. Le récit passe alors en dessin animé et présente le jeune homme vivant dans les bas-fonds de New-York avec Angelo (son père mafieux) et Ida (sa mère juive possessive) qui passent leur temps à essayer de s’entretuer. Tout en se servant de son quotidien pour alimenter ses histoires, entre la crasse et les marginaux qu’il fréquente, Michael trouve l’amour auprès de Carole, une femme Noire. Commence alors une relation qui ne sera pas du goût de tout le monde, à commencer par Angelo.
Commentaires
Envisagé comme le premier long-métrage de son auteur Ralph Bakshi, Flipper City a vu son scénario d’abord rejeté (car jugé trop avant-gardiste pour un dessin animé) avant d’être accepté suite au succès critique et public de Fritz the Cat. Soutenu financièrement par Samuel Arkoff, le magnat de la série B, le réalisateur va se donner une plus grande liberté de ton que sur son film précédent en s’inspirant directement de son propre vécu. Le flipper sur lequel le film s’ouvre devient une métaphore du destin où les personnages sont sans cesse ballottés tout en n’ayant que très peu de contrôle sur les événements. Ce parti-pris permet à Bakshi de mettre en place ses trouvailles visuelles pour représenter la dérive de ses protagonistes. Ainsi, certains décors sont des photographies non retravaillées sur lesquelles les personnages en dessin animé sont plaqués, comme s’ils ne faisaient pas partie de ce monde. Des extraits de comédies musicales de Busby Berkeley sont détournés, transformés en vestiges d’une Amérique passée aussi insouciante qu’illusoire. Autour de l’histoire d’amour entre Michael et Carole défile une galerie de personnages hauts en couleur dans laquelle les Noirs, les juifs, les homosexuels, les prostituées, les mafieux et les sans-abris occupent la première place au sein du dessin animé en tant que médium dont ils ont été jusqu’alors soit exclus, soit enfermés dans une certaine image. À ce titre, Flipper City constitue l’un des rares équivalents animés du Nouvel Hollywood, une œuvre plastiquement riche qui, loin de se limiter à une démonstration d’effets, livre un portrait sans concessions d’une Amérique en perdition.
Néanmoins, le film marquera la séparation entre Bakshi et son producteur Steve Krantz. Alors que ce dernier mène un train de vie confortable depuis la sortie de Fritz the Cat, le réalisateur ne voit toujours pas son salaire changer et soupçonne Krantz d’escroquerie. Il décide de faire secrètement appel à un nouveau producteur pour son prochain film, malheureusement sa conversation avec un investisseur potentiel est surprise par Krantz qui, entretemps, avait mis le téléphone de son employé sur écoute. Bakshi est évincé du tournage, les serrures du studio sont changées et les gardiens ont pour consigne de l’empêcher d’entrer pendant que Krantz cherche un nouveau réalisateur pour achever le film. Il approchera notamment Chuck Jones, qui déclinera l’offre. Il faudra l’intervention de Samuel Arkoff pour que Bakshi puisse reprendre le travail. Le film sera finalement terminé mais la rupture entre les deux hommes est consommée. À l’instar de Fritz, le film sortira sur les écrans avec une classification X mais les critiques, tout comme le public, seront au rendez-vous.
Doublage
Voix françaises :
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